Histoire

Pour tout connaître de l'histoire de notre village.

Une histoire en 20 épisodes

L'histoire de Miribel mérite le détour. Pour la découvrir, nous vous proposons 20 étapes,  depuis nos ancêtres les poissons dinosaures, en passant par l'antiquité, le Moyen-Âge, jusqu'à nos jours. 

Au temps des dinosaures

Sur les traces de nos ancêtres les gros poissons

1- Miribel géologique

Le sol de Miribel est essentiellement composée de deux types de roches : des molasses et conglomérats issus de la période du miocène (entre 23 et 5 millions d'années), pour la partie basse, et de marnes et calcaires urgoniens datant du crétacé inférieur (entre 129 et 113 millions d'années) pour la partie haute. C'est pourquoi on trouve des carrières de molasse (pierre sablonneuse marron) à Notre-Dame-du-Château, des carrières de pierre calcaire (pierre blanche) au-dessus de la caserne des pompiers ou encore de grandes falaises blanches dans la forêt du Rocharay !

Fossiles miribelains

Coquillages, dents de requins, oursins,... il n'est pas si rare de
trouver quelques souvenirs de la vie préhistorique à Miribel.

Préhistoire

Sur les traces de nos ancêtres préhistoriques

2 - Occupation préhistorique

La première occupation humaine du Dauphiné est datée du Néandertal (-45 000 av. J.-C.), notamment dans les grottes du Vercors. Aux alentours de -35 000 av. J.-C. l'homme de Cro-Magnon  commence à perfectionner ses outils. Au néolithique 10 000 - 5000 av. J.-C., les agriculteurs  nomades peuplent la zone.  A l'aube de l'Antiquité, la population du territoire était composée d'Hallstattiens, originaires d'un territoire situé entre l'Autriche et le Rhin, de Celtes, arrivés au Ve siècle av. J.-C. et d'autochtones.

3 - Vestiges druidiques

Les pierres druidiques font partie des mystères que personne ne résoudra jamais. Pour beaucoup, elles sont les vestiges d'une civilisations préhistorique. A Miribel, nous comptons six pierres druidiques (la pierre à cupules, à sacrifices, du Neyset, la pierre Aiguë, de Lentillère et du Perron) et une pierre toute proche située sur Merlas (la pierre à Mata). Ces pierres sont pour la plupart des blocs erratiques, ils ont été amenés par les glaciers. Nul ne sait s'ils ont effectivement servi à nos ancêtres préhistoriques. Leurs formes et leurs dispositions peuvent en tout cas le laisser penser. La plus célèbre, est la pierre à Mata. Elle aurait (comme d'autres) été un lieu de sacrifice (matar = tuer). Jusqu'au début du XXe siècle, les gens venaient y prier pour demander fertilité et amour. Pour compléter la prière, il fallait boire l'eau d'une source située à proximité. Certains essayent d'y emmener leur coup de cœur pour tenter de forcer le destin...

Antiquité

Pour tout savoir sur nos ancêtres les Gaulois

4 - Au temps des allobroges


Les Allobroges étaient un peuple Celte qui occupait autrefois l'espace situé entre le Rhône et les Alpes. Leur présence est attestée à Miribel par des monnaies antiques.



"Allobroges vaillants ! Dans vos vertes campagnes,
Accordez-moi toujours asile et sûreté,
Car j'aime à respirer l'air pur de vos montagnes,
Je suis la Liberté ! La Liberté !"

Chant des allobroges, Hymne savoyard

"Allobroges" signifierait "peuple venu d'ailleurs". Les allobroges étaient un peuple gaulois comme les autres. Ils étaient entourés d'autres grands peuples comme les Voconces (Drôme), les Eduens (Bourgogne), les Arvernes, les Séquanes (Ain) et les Helvètes (Suisse). En 121 av. J.-C., les Allobroges furent vaincus par le consul romain Quintus Fabius Maximus. Malgré leur défaite face à Rome, les Allobroges conservèrent le droit de battre monnaie. Des révoltes eurent lieu jusqu'en 61 av. J.-C., date à laquelle ils furent définitivement soumis.

5 - Au temps des Romains

Plusieurs voies romaines traversaient autrefois le territoire de Miribel. Notre région était intégrée dans la région de la Gaule narbonnaise, avant que l'empereur Dioclétien ne réorganise l'Empire en diocèses (Diocesi Viennnensis). Les grandes invasions commencèrent au début du Ve siècle et firent chuter l'empire romain. Les Allobroges, comme la plupart des autres peuples, furent soumis à la "romanisation" et adoptèrent une partie de la culture romaine. A Miribel, divers éléments retrouvés attestent d'une présence antique : tegulae (tuile plate), meule, monnaies, céramiques...

Moyen-Age et temps modernes

Pour tout savoir sur nos ancêtres les Delphino-savoyards

6 - De la Burgondie au Dauphiné

Après les passages des vandales et des Wisigoths, les Burgondes vinrent s'installer et fusionnèrent avec la population locale.  En 493, Clovis Ier roi des Francs, épousa à Soissons Clotilde, fille du frère des rois Burgonde Gondebaud et Godisel, respectivement rois de Vienne et de Genève. Clovis, de son vivant, tenta de conquérir Vienne sans y parvenir. Ce furent seulement ses fils qui parvinrent, en 534 à réunir la Burgondie au Royaume Franc.

À la mort de Louis le Bègues en 879, le sud-est de la Gaule se sépara de l'Empire franc. En effet, après l'assemblée de Mantaille, le comte Boson, un parent de Charles le Chauve (roi de France) devint roi de Provence. Cette « dynastie » des Bosonides s’éteignit en 933 pour laisser place aux « Rodolphiens ». Ces rois se succédèrent jusqu'à la mort de Rodolphe III en 1032.

Auparavant, Brochard, l’archevêque de Vienne, avait reçu des terres en 1023, de la reine Hermangarde, épouse du roi Rodolphe III qui les avait elle-même reçues de son mari en 1011. Brochard inféoda ensuite cette province à deux seigneurs :

-       Humbert aux Blanches Mains pour la partie nord, ce qui fut l'origine du comté de Savoie.

-       Guigues le vieux, comte d'Albon, pour la partie sud, ce qui deviendra le Dauphiné.

Miribel était situé à la limite de ces deux provinces (côté Savoyard) et était donc une seigneurie très convoitée.

7 - Miribel, les premiers seigneurs

Le prieuré de Miribel fut fondé entre 1067 et 1077, comptait trois moines bénédictins et une église. L'historiographie locale attribue à un certain "Borno", noble de Vienne, le titre de premier seigneur à porter le nom "de Miribel".  En 1097, Humbert (Fils de Borno) et Odon de Miribel cédèrent à Bruno et ses compagnons les droits qu'ils possédaient sur ce que l'on nomme à l'époque le Désert de Chartreuse. 

8 - Quand le Dauphiné devint "Français"

En 1349, le Dauphin Humbert II, sans descendance, décida de vendre son territoire au roi de France, Jean II le Bon, lors du traité de Romans. Charles, fils de Jean II le Bon, prit alors le titre de Dauphin. A l'époque, Miribel ne faisait pas encore partie du Dauphiné. Six ans plus tard, en 1355, le roi de France décida de signer, avec le comte Amédée VI de Savoie, le traité de Paris, afin de résoudre un conflit ancien et de pouvoir concentrer ses efforts contre les anglais en ce début de Guerre de Cent ans. En échange d'autres terres, le comte de Savoie abandonna ainsi les terres situées à l'Ouest du Guiers, fixant ainsi une nouvelle frontière. Miribel passa du côté Dauphinois.

9 - Des derniers seigneurs aux Chartreux

Catherine de Miribel, dernière de la lignée des « de Miribel » épousa un seigneur « de Robe ». C’est de cette façon (et par l’achat d’autres parts de successions) que la seigneurie de Miribel passa dans les mains de ces nobles. Jean Robe, qui fut nommé grand Chambellan par François Ier, mourut sans descendants aux alentours de 1540. Celui-ci avait rédigé un testament en faveur de la famille « de Thomassin ». Ceux-ci en restèrent seigneurs jusqu’en 1622, date à laquelle ils vendirent la seigneurie de Miribel aux « de Galle ». La famille « de Galle » la revendit aux Chartreux en 1639 qui y restèrent jusqu’à la Révolution.

10 - La destruction du château


Le Duc de Savoie avait pour but de relever le parti de la Ligue, le parti catholique et anti-protestant. Le château de Miribel fut assiégé par l’armée coalisée formée par les catholiques en mai 1592 et capitula rapidement. Le pouvoir royal a vite repris le dessus dans la région, et Miribel ainsi que les Echelles étaient un des derniers bastions de la Ligue. Le 8 juillet 1595, Lesdiguières, au service du Roi Henri IV, débuta le siège du château de Miribel qui dura quatre jours. 1000 hommes et 4 pièces d’artilleries furent nécessaires pour parvenir à leurs fins. Le château fut détruit et seules quelques ruines subsistèrent jusqu'au XVIIIe siècle.

XVIIIe - XIXe Siècles

Pour les révolutionnaires et les bâtisseurs

11 - Révolution de 1789

La Révolution de 1789 a largement modifié toute l'organisation du pays. Le premier maire de Miribel a été Chabert, Vicaire, mais les actes d'état-civil ont été signés pour la première fois, fin 1792 par l'officier public Vachon. Le plus grand bouleversement concerna la vente des biens de l'église, dont les nombreuses terres des Chartreux, et dont le mobilier même de l'église, dont la restitution sera plus tard réclamée par les habitants. L'estimation des biens des Chartreux fut basée sur le revenu annuel que généraient ces propriétés. Peu de Miribelains, la plupart du temps sans grandes ressources, ont profité de ces ventes, le plus souvent accaparées par des personnes plus aisées.

12 - Entre deux révolutions

Le début du XIXe siècle est bien-sûr marqué par les guerres napoléoniennes. Certains Miribelains furent mobilisés. A Miribel, se trouvait une installation connue sous le nom de "Télégraphe Chappe", du nom de son inventeur, qui permettait de faire circuler des messages par un système de mats articulés. Il se situait au Hautpellier, sur les hauteurs de Miribel. Cette première partie de siècle fut également marquée par la présence d'un curé qui marqua l'histoire de Miribel : le curé Falatieu. Plusieurs incidents ont marqué son passage à Miribel. Un jour de procession, il brisa une statue qu'il pensait être celle de Napoléon. 100 témoins furent entendus suite à cette affaire. En 1812, il asséna un coup de bâton à un fidèle appuyé contre le bénitier. Suite à une querelle avec son vicaire, il fut suspendu, mais autorisé à donner des messes à son domicile.

13 - La révolution de 1848

Le 24 février 1848, le peuple de Paris chassa le roi Louis Philippe. A Miribel, Désiré Gondrand avait été nommé Maire en 1846. Le 5 mars 1848, ce dernier réunit son conseil municipal afin notamment,
d'organiser une fête patriotique. Le même jour, le maire de Miribel fut violenté en voulant faire évacuer les cafés du village. Le 10 mars, il est révoqué de ses fonctions. L'administration du village est confiée à une commission provisoire, Claude Cottin est nommé maire. Les élections eurent lieu le 31 juillet de la même année, mais une fraude électorale obligea la tenue de nouvelles élections dans une des sections de la commune. Claude Cottin fut élu maire. Désiré Gondrand aura sa revanche, quelques années plus tard.


14 - Douanes et contrebande

Jusqu'en 1860, Miribel était situé à la frontière entre la France et les Etats de Savoie, qui furent annexés par Napoléon III à cette date. Dans ce contexte, la contrebande dans le secteur était importante, et la zone était contrôlée de près par les douaniers.

15 - La fin de siècle des bâtisseurs

La fin du XIXe siècle fut marquée par la construction de nombreux monuments qui sont toujours visibles dans le paysage Miribelain. La tour Notre-Dame-du-Château fut construite en 1866, sa chapelle en 1899, l'église fut bâtie entre 1876 et 1880, l'Alumnat entre 1887 et 1903 pour la plupart de ses bâtiments, dont la chapelle. Vous trouverez davantage d'informations sur ces édifices sur la page "Patrimoine culturel" du site. De nombreuses routes furent également aménagées à cette époque.

XXe siècle

Le siècle passé

16 - Début de siècle

Au début du XXe siècle, Miribel connut une forte chute de sa population. Le village comptait 2269 habitants en 1872 et 1377 en 1926. A cela, on peut apporter plusieurs explications :
- Miribel demeura un village à l'écart de l'industrialisation et de nombreux habitants partirent pour les villes voisines ;
- la chute du taux de natalité ;
- la perte d'une partie du territoire de Miribel au profit d'Entre-Deux-Guiers (Grepon, Grenat, Pont Jean-Lioud, Moulin Neuf) en 1914 ;
- la Première Guerre mondiale (56 victimes et de nombreux enfants qui ne verront pas le jour).

17 - Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale frappa l'ensemble des villages de France. A Miribel, 56 noms figurent sur le monument aux morts, en plus des nombreux blessés et traumatisés qui revinrent du conflit. Le village fut également affecté par les restrictions, les réquisitions, et par la nécessité de poursuivre le travail habituellement exécuté par les hommes partis sur le front. Femmes et enfants furent ainsi été contraints d'effectuer ce travail pour maintenir le niveau de production d'avant-guerre.

18 - Deuxième Guerre mondiale et résistance

On sait encore peu de choses sur la période de la Seconde Guerre mondiale et la résistance à Miribel. Seuls quelques actes isolés ont pu être retracés. Miribel a été avant tout une terre d’accueil de réfugiés, des réfractaires au service du travail obligatoire, et de Juifs. Dans le document ci-après, vous trouverez le détail des épisodes de résistance à Miribel



Zoom sur un habitant de Miribel déporté à Dachau. René Bernardiniz aurait eu 100 ans en juillet 2022. Cet article a vocation à faire perdurer la mémoire de ces événements

19 - Après 1950...

Après 1950, Miribel continua de se dépeupler jusqu'à la fin des années 1960. Par la suite, l'extension des réseaux, et notamment des réseaux d'eau potable, permit à Miribel de se développer à nouveau. Durant cette période, Miribel se modernisa : les routes furent goudronnées, de nouveaux services apparurent. Mais dans un même temps, de nombreux petits commerces fermèrent leurs portes, comme dans la plupart des villages ruraux.

20 - Miribel de nos jours

Miribel est aujourd'hui un village dynamique qui est animé par de nombreuses associations. Sa vie économique est également riche et sa démographie est stable. Miribel est toujours doté d'un important patrimoine culturel et jouit d'un patrimoine naturel préservé. L'agriculture est toujours très présente sur le territoire de la commune.

Pour aller plus loin...

Quelques ouvrages disponibles à la bibliothèque

Miribel-les-Echelles
Louis Guillon

L'abbé Guillon fut curé de Miribel. Son livre retrace sa connaissance du village et des différents hameaux.

Miribel-les-Echelles
Joseph Descotes-Genon

Cet ouvrage est une référence sérieuse pour mieux connaître l'histoire de Miribel dans sa globalité.

L'eau à Miribel
Syndicat d'initiatives

L'ouvrage retrace la grande aventure que fut l'alimentation en eau courante à Miribel jusqu'en 1970.

Le télégraphe de Chappe
Jean Descotes-Genon

L'ouvrage retrace l'histoire d'un télégraphe situé autrefois sur les hauteurs de Miribel.

Les Douanes
Jean Descotes-Genon

L'ouvrage retrace l'histoire des douanes et de la contrebande le long de la frontière avec la Savoie

La Première Guerre mondiale
Ylan Montagnat

L'ouvrage retrace l'histoire du village pendant la Première Guerre mondiale.

L'Alumnat
Martine Galiano

L'ouvrage retrace l'histoire de l'Alumnat, de sa fondation en 1887, jusqu'à sa fermeture.

Fonds local de la bibliothèque

Miribel, Chartreuse, Dauphiné, Isère, consultez les plus de 130 ouvrages du fonds local de la bibliothèque municipale.

Miribel, ton église

L'ouvrage fur rédigé en 1980 pour le centenaire de l'église. Il permet de connaître en détail l'histoire du monument.